un article  proposé par Cassandra Denoyel dans le cadre du dossier genre et médias

Quelle place pour les femmes dans les médias ?

Cette question récurrente fait l’objet de nombre d’enquêtes depuis plus de 20 ans. Sans surprise, en ressort une constante : les femmes sont peu et mal représentées. En effet, de nombreuses enquêtes ont été réalisées afin de parvenir à une « juste répartition des femmes et des hommes » dans les médias. Ces enquêtes de niveau international mesurent, depuis 1995, la présence des femmes dans différents médias à travers le monde, dans 71 pays plus précisément. Cette mesure passe, en 2015, par l’assistance de 107 séquences pour lesquelles ont été analysées les nouvelles de la presse, de la radio, de la télévision et les productions web ou Twitter de grands supports médiatiques.

« Le rythme des progrès vers l’égalité au sein des médias s’est pratiquement immobilisé au cours des cinq dernières années »

En 2015, les femmes ne représentent que 24 % des personnes que l’on entend et que l’on voit dans les nouvelles de la presse écrite, de la télévision et de la radio, soit le même nombre qu’en 2010. Si l’on ne prend que la France, on obtient le même résultat : la présence des hommes est dominante ; on note même une petite diminution du nombre de femmes. Selon une enquête du Global Media Monitoring Project (GMMP) réalisée tous les cinq ans depuis 1995, les femmes ne représentent que 24,1 % en 2015, contre 28,3 % en 2010. Pour un pays qui compte 52 % de femmes, le décalage est flagrant. Le partage des responsabilités est un acteur majeur de ce décalage. En effet, les femmes occupent davantage de fonctions dans les milieux sociaux et liés à l’éducation ; l’économie, la politique, les métiers scientifiques et d’ingénieurs sont notamment « réservés » aux hommes. Les médias font en revanche parler autant de femmes que d’hommes lorsqu’il s’agit de recueillir les propos d’un anonyme ou encore quand ils recherchent le ou la porte-parole d’un rôle familial (parent d’élève, par exemple).  

Voici quelques statistiques des femmes dans l’actualité : 

Trois quarts des « sans emploi », des élèves, des étudiants et étudiantes à la une des médias sont des femmes.

La parité est bien respectée quand aucune compétence n’est à prouver, aucune fonction d’autorité ou de pouvoir n’est nécessaire. Les journalistes ont tendance à équilibrer la répartition des sexes lorsqu’il s’agit de faire parler « l’opinion publique », de recueillir des témoignages, et à la déséquilibrer lorsqu’il s’agit de faire connaître l’avis des experts ou celui des porte-parole.

Comme nous pouvons donc le voir, la place des femmes au sein des médias est assez limitée ; mais, je vous pose la question : n’est-ce pas dû également aux divers stéréotypes genrés qui continuent de subsister à notre époque ? Si cela vous intéresse, nous verrons cela dans un autre article.

Selon l’Observatoire des métiers de la presse, 49,30% des femmes aujourd’hui exercent la profession de journaliste, d’après les chiffres de l’INSEE en 2011. Les femmes se sont emparées du métier de journaliste depuis le début des années 2000. Ceci s’explique d’une part par la volonté d’attirer un nouveau public. Il s’agit du féminisme, très présent dans certains magazines. Les journalistes femmes peuvent dès lors faire entendre leur voix en prenant part aux actuels mouvements sociaux de femmes. 

D’autre part, cela s’explique également dans un souci de se conformer à la loi. En effet, la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes oblige les médias comme la télévision, la radio ou encore la presse écrite à fournir des données chiffrées sur la répartition par sexe des présentateurs et des experts.  Malheureusement, parité ne rime pas avec égalité, puisqu’il existe des disparités au sein des différents médias.

La radio et la télévision sont elles aussi responsables d’inégalité entre hommes et femmes. On remarque que la présence des femmes est à la baisse aux horaires de grosses audiences. En télévision par exemple, le taux de femmes passe de 42% à 29% entre 21h et 23h, quand les chaînes ont le plus de téléspectateurs.

La juste représentation des femmes et des hommes sur les antennes et la lutte contre les discriminations en raison du sexe constituent des missions essentielles pour l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique). C’est pourquoi, cette autorité publique française a publié en mars 2023 une étude sur « la représentation des femmes dans les publicités télévisées ». Voici le lien pour y accéder :

             Etude sur la representation des femmes dans les publicites televisees_0.pdf (arcom.fr)

Nous pouvons également voir plusieurs secteurs où l’équilibre entre les sexes n’est pas respecter et qui montre les inégalités féminines. Par exemple,

La météo :

Ou encore Le sport :

Les programmes sportifs demeurent les plus fermés aux femmes : 21 % de présence en plateau en moyenne (seulement 9 % de présentatrices/journalistes/chroniqueuses sportives à la radio) et 11 % du temps de parole. « Il y a un véritable travail à faire », a insisté Laurence Pécaut-Rivolier, alors qu’approchent les JO de Paris.

Cependant, en six ans, la pub a fait, elle, des progrès : les femmes y sont devenues majoritaires en 2022, tous rôles confondus, à 51 % contre 46 % en 2017, s’approchant ainsi de la réalité sociale. Par ailleurs, elles ont tenu des rôles esthétiques ou inactifs dans 18 % des publicités diffusées en 2022 contre 50 % en 2017. Elles représentent désormais environ un tiers des « expert(e) s » (34 % contre 18 % six ans auparavant).

Si vous voulez vous informer davantage sur le sujet, voici le lien d’un site très complet qui vous parle de tout : femmes à la télévision, femmes dans les médias, femmes dans la fiction, …

             Mesurer la place des femmes dans les médias, et après ? | la revue des médias (ina.fr)

Vous remarquerez que cet article n’est centré que sur les femmes. Mais, n’était-ce pas censé parler des femmes ET DES HOMMES dans les médias ?

Comme vous avez pu le constater avec cet article, les femmes sont peu présentes, peu représentées et aussi peu sollicitées au sein des médias. En vous parlant des femmes, nous parlions également des hommes, puisqu’ils représentent tout ce dont les femmes sont écartées. En me basant essentiellement sur l’un des deux éléments, les femmes donc, nous avons pu voir l’écart qui divise la société au niveau médiatique.

Je vous remercie pour l’attention que vous avez portée à cet article.

N’hésitez pas à revenir sur notre site pour davantage de connaissances !

 

Article rédigé par Cassandra Denoyel, rédactrice de la classe Sciences & Médias 2023-2024. »