Par Mona SIBLOT
Nous avons visité l’exposition temporaire « Foules » à la Cité des Sciences et de l’Industrie le mardi 10 octobre 2023. Voici ce quelques questions auxquelles cette exposition a répondu.
Les foules sont-elles dangereuses ?
La foule est une entité à part entière, un phénomène collectif involontaire où les mouvements de chacun s’uniformisent pour créer un mouvement commun.
La foule est d’abord classée par densité, c’est-à-dire le nombre d’individus par m2. Entre 3 et 5 personnes par m2, la circulation devient compliquée, au-delà de 5 personnes par m2, la foule est désagréable, voir dangereuse en cas de mouvement. On peut retrouver cette densité dans une rame de métro en heure de pointe. A partir de 9 personnes par m2, la foule peut être mortelle, heureusement, ce type de densité est très rare, on le retrouve généralement lors de certains concerts ou pèlerinages.
Pour estimer le nombre de personnes dans une foule, il suffit de compter le nombre de personnes présentes dans un m2 et de le multiplier par la surface occupée par la foule.
Peut-on prédire les actions des foules ?
La foule se comporte comme un fluide, on peut donc prédire ses mouvements et les optimiser. Tout comme les fluides, les foules possèdent un mouvement uniforme et chaque mouvement individuel se répercute sur l’ensemble de la foule, c’est ce qu’on appelle des turbulences.
Les mouvements des foules sont prévisibles car… L’être humain est un mouton. En effet, lors d’un grand rassemblement de personnes, l’instinct grégaire de l’être humain prend beaucoup plus de place qu’en situation normale. Lors d’une situation d’urgence où il est nécessaire d’évacuer, 90% des personnes vont se diriger vers la même sortie, s’influençant les uns les autres. Les architectes peuvent donc prendre cela en compte pour optimiser une évacuation. En effet, en séparant la foule par différents obstacles, le temps d’évacuation est en fait optimisé
Quel pouvoir ont les foules ?
Cette influence physique peut aussi se retrouver sur le plan psychologique : lorsqu’un grand nombre de personnes prend une décision, un certain nombre vont les suivre, influencées par leur choix. Ce problème est pris en compte lors des élections, puisqu’elles se font à bulletin secret. Elle peut cependant être moins évidente. En effet, un grand nombre de personne peuvent « contaminer » notre humeur et nos habitudes. Cela s’explique par notre tendance à l’imitation. Par exemple le fait de fumer, que l’on retrouve beaucoup plus dans certains groupes que dans d’autres.
Il arrive parfois qu’un groupe assez grand diffuse une information ou une situation tant et si bien qu’il va passer le point de bascule, le moment où cette situation ne sera plus un sujet marginal, confidentiel mais bel et bien un phénomène social. Le concept de « point de bascule » a été inventé par Malcolm Gladwell en 2005 dans son ouvrage « The Tipping Point : How Little Things can make a Big Difference ». On peut citer les mouvements #MeToo et #BlackLivesMatter comme exemple d’informations qui ont passé le point de bascule.
Laisser un commentaire